Quand faut-il se poser la question de l’infidélité face à une infection gynécologique ?
- Dr. Sandra Yene Amougui

- 19 sept.
- 2 min de lecture
En gynécologie, nous sommes souvent confrontés à des patientes qui se posent des questions sur la fidélité de leur partenaire, en lien avec des infections ou des symptômes génitaux. Certaines osent demander directement, d’autres laissent transparaître leur doute sans le formuler. Il y a également les femmes convaincues que tout problème dans la sphère génitale est la « faute » du partenaire, et celles qui sont sûres de sa fidélité.
La question centrale est donc : quand le partenaire peut-il être responsable, et quand une patiente peut-elle avoir des doutes légitimes ? Ce texte vise à éclairer ces situations, en distinguant les infections réellement liées aux contacts sexuels des affections qui n’ont aucun rapport avec la fidélité du partenaire.

Situations où il est légitime de se poser des questions
Certaines infections sexuellement transmissibles (IST) ne s’attrapent que par contact sexuel:
Chlamydia, Gonorrhée, Syphilis, VIH, Trichomonas, Herpes génital
Si vous êtes dans une relation stable et que l’une de ces IST apparaît soudainement, il est normal de se poser des questions sur l’origine de l’infection.
Réapparition répétée d’IST malgré traitement
Si le traitement a été correctement suivi et que l’infection revient, il peut être utile de discuter ouvertement avec votre partenaire et de consulter ensemble.
Remarque sur l’herpès :
L’herpès génital peut réapparaître longtemps après une infection initiale (réactivation), même sans nouveau contact sexuel. Ainsi, un épisode d’herpès récidivant ne signifie pas automatiquement que le partenaire a été infidèle.
Situations où le doute n’est pas justifié
De nombreuses infections gynécologiques n’ont rien à voir avec la fidélité :
Mycoses vaginales (Candida) → souvent liées à un déséquilibre hormonal, au stress ou aux antibiotiques.
Vaginose bactérienne → déséquilibre de la flore, pas une infection sexuellement transmissible.
Cystites urinaires → infection de la vessie, sans lien avec l’infidélité.
Infections à HPV → le virus peut rester latent des années ; sa découverte ne signifie pas qu’un partenaire a été infidèle récemment.
Conseils pratiques
Ne pas chercher un « coupable » : l’important est le dépistage, le traitement et la prévention.
En cas de doute, faire les tests appropriés pour les deux partenaires et discuter ouvertement.
Maintenir une hygiène intime adaptée et consulter dès l’apparition de symptômes inhabituels.
Conclusion
La majorité des infections gynécologiques n’ont aucun lien avec la fidélité du partenaire. Se poser la question d’une infidélité ne doit se faire qu’avec certaines IST spécifiques et après discussion médicale. L’essentiel est de protéger votre santé intime et celle de votre couple.
Avec toute mon attention pour votre santé intime et celle de votre couple,
Dr Sandra Yene Amougui







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